Anthéa regardait les mats du navire d’un air pensif. Les voiles étaient déchirées par endroit, et, même s’il se mouvait avec une étonnante facilité sur les eaux maudites de Zaken, le Liberté gagnerait en vitesse avec de nouvelles voiles, suffisamment solides. Et de la vitesse, le sombre bateau en aurait besoin, pour remplir la mission qu’ils s’étaient fixés. Il ne fallait pas traîner, car l’Albatros, ce navire marchand arrivé il y a quelques jours à Giran, allait bientôt reprendre la mer pour Rune, et Anthéa ne comptait pas le laisser partir seul. Elle savait qu’ils avaient l’avantage de la vitesse, et avec de nouvelles voiles, ils pourraient se permettre une meilleure marge.
Le capitaine retourna vers le Tempête, où le patron regardait l’avancement des travaux, menés par des charpentiers et certains habitués de la maison. Elle s’entretint un instant avec lui, lui faisant savoir qu’elle avait besoin d’artisans compétents pour lui fournir des voiles de qualité. Ce dernier lui assura qu’il ferait circuler l’information, ne doutant pas qu’une personne y réponde positivement. Anthéa le remercia, l’assurant de venir aux nouvelles régulièrement concernant cette affaire.